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Les miscellanées du Docteur B
26 février 2009

Hier, c'était Cinéma...

1928. Les rues de Los Angeles ne sont pas pavées d’or, mais elles ressemblent au paradis, à l’image de cette femme, aux lèvre plus pulpeuses qu’un litre de Tropicana Pure premium, qu’un tram tout pimpant conduit à un travail exaltant en patins à roulettes et ramène le soir dans son pavillon propret tout confort - frigidaire, télégraphie sans fil, eau chaude à tous les étages.

Cependant, un soir, rentrant chez elle, son petit Walter n’est pas là. Son fils vient de disparaitre sans laisser de traces. Crotte of the bique! (en américain dans le film). Quatre mois passent et la police finit par le retrouver. Mais lors des retrouvailles, la mère a comme un doute : le gamin qui se tient devant elle n'est pas sa progéniture. Afin d'éviter un scandale terrible qui entacherait la réputation de la profession toute entière, les forces de l'ordre l'oblige à prendre le mioche. Mme Collins (car c'est elle) apporte des preuves: le témoignage de l’institutrice, le zizi à col roulé*, le dossier dentaire, et même la toise, ce Walter mesure 3 pouces de moins au garrot. Rien n'y fait et la police s’entête à nier l’évidence. Avec la complicité du corps médical, the LAPD se débarrasse du problème en expédiant la malheureuse dans un hôpital psychiatrique. Une mère qui ne reconnait pas son enfant, il faut l’enfermer, c’est évident.

Voila en quelques mots l'intrigue de Changeling (l'échange w fransuski)

Clint Eastwood restitue l’essence d’une époque : celle de l’Amérique à la fin des années 20. En Iphigénie têtue, Angélina Jolie se bat contre la répression de masse, la raison d’état. Un pasteur presbytérien, John Malkovitch, prêche contre les exactions et les crimes LAPDèsques. Jeffrey Donovan, en porte-parole de la police, incarne un méchant d’autant plus terrifiant, que tout le monde a croisé cette mauvaise foi, ces menteurs à la langue de bois, qui dans une administration chargée de délivrer des visas, qui au service client de Bouigue Télécon et qui au guichet d'une banque qui planque ses noisettes. Partout règnent en maitre l’arbitraire et la violence des appareils de domination contestés par quelques minorités agissantes**. L'ambiance, les couleurs, la progression, les jeux d'acteurs : tout est parfait.

Ce qui n’est pas le cas du Triste Sort de Benjamin Bouton, que nous avons vu la semaine dernière.Ce film tient plus de la plante herbacée de la famille des Brassicacées, cultivée comme plante potagère pour sa racine charnue que du chef d'œuvre du 7ème art.

Allez, j’avoue, j'ai réalisé le fantasme de ces dames : j'ai dormi avec Brad Pitt. Et plusieurs fois encore (ma meilleure moitié me réveillant régulièrement par ses ronflements appuyés).

L’idée de base est certes originale mais... je m'attendais à tellement mieux, et à tous les niveaux. Le film est long.  Rien ne justifie sa longueur pompeuse, horriblement alourdie par un traitement douceâtre avec des vrais bouts de loukoums. Le fond de sa mise en scène reste les effets spéciaux qui pour impressionnants qu’ils soient ont du mal à convaincre entièrement.

On est dans le descriptif uber monotone d'une vie bien ordinaire. Malgré les innombrables longueurs, on attend avec impatience la fin du film, non seulement pour aller se coucher, mais aussi pour savoir par quelle pirouette Bouton va enfin mourir...

On pouvait s’attendre à un message, à une morale, à une sagesse, quelques upanishads ou vedas, compte tenue de cette vie à l'envers... foin ! Il meurt d'une façon à peine plus excitante qu'un diner-débat a la MJC d'Amiens sur l'analyses des facteurs de risque liés à l'incorporation des fibres de betteraves dans des matrices sédimentaires et leurs impact sur le tribalo-régionalisme en Picardie.

Pour finir, les acteurs sont tout au mieux moyens (sauf Tilda Swinton qui est très bien) ! Aucune émotion dans le jeu de Brad Pitt. On est plus bouleversé que lui, surtout quand on pense au vide de sa performance.

Ah si, tout n'est pas si mauvais... j'ai été momentanément tiré de ma léthargie par une très belle Indian rouge, puis une Bonneville bleue.

* allez voir, vous comprendrez

** Quand je me relis, je trouve que c'est beau comme du Besancenot parfois ce que j'écris...

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Commentaires
D
Et le gosse n'a que 8 ans (je sais, en Inde c'est pas une excuse...)
T
"Indien expatrié, moustache rasée" dit le dicton. Mais il suffit de faire "pause" sur les gros plans de Frieda Pinto pour voir le naturel revenir au galop (et en klaxonnant, bien sur...)
A
Hier soir j'ai vu Slumdog Millionnaire. C'était vachement bien, mais y a un problème. Y A PAS DE MOUSTACHUS dedans, c'est normal? Tu nous aurais menti?
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