Science sans conscience
Depuis que le monde est monde, trois questions taraudent les bipèdes que nous sommes.
1) Comment un mammifère marin, à priori pas plus intelligent qu’un pingouin a pu inventer un moyen de communication aussi complexe que le morse.
2) Pourquoi la zibounette s’emboite-t elle si bien dans le pilou-pilou ?
3) Quand est-ce qu’on mange ?
Il y en aurait bien une quatrième: est-ce que l'hypothèse de Riemann va nous demander encore longtemps à démontrer. Mais si.... souvenez-vous... les zéros non triviaux de la fonction zêta de Riemann ont tous pour partie réelle ½. En fait, je dis ça, c'est pour faire mon intéressant, j'ai toujours été un cancre en math, et je ne connais même pas ce monsieur Riemann.
Hier soir, après avoir répondu a la troisième question (19h30 dans mon cas), je ne saurais vraiment dire pourquoi, mais j’ai pensé à la seconde question qui donc, taraude les bipèdes que nous sommes depuis que le monde est monde. Et puis, comme ma meilleure moitié regardait le téléjournal dans une langue qui m’est toujours peu ou prou impénétrable (n’y voyez pas de cause à effet), je me suis rué à l’étage pour rechercher sur internet cet article dont la lecture avait déclenché une franche hilarité dans le groupe de chercheur auquel j’appartenais avant le passage du millénaire.
Et je l’ai retrouvé.
Je vous décris ici brièvement l'expérience.
Prenez une poignée de scientifiques imaginatifs, quelques couples de hollandais lubriques, un appareil à résonance magnétique du type Gyroscan S15 Philips muni d'un aimant de 1.5 Tesla pour avoir des coupes de 10 mm bien propres, et un peu de citrate de sildenafil, car il faut tenir la pose au moins 12 secondes dans un tube de 50 cm de diamètre sans que ça retombe.
Je vous laisse prendre connaissance des magnifique images par vous-même.
Le meilleur passage de l’article, outre la description précise de la procédure (cf pièce jointe), c’est la conclusion.
Ce qui a commencé comme une simple curiosité scientifique et artistique a maintenant été accompli. Nous avons montré que l'imagerie par résonance magnétique de la réponse sexuelle des femmes et des organes génitaux masculins et féminins au cours de coït sont non seulement réalisables mais belle, que le pénis pendant les rapports sexuels dans la "position missionnaire" a la forme d'un boomerang, et non d'un S comme décrit par Dickinson, et que, contrairement aux conclusions de Masters et Johnson, il n'y avait aucune preuve de l'augmentation du volume de l'utérus au cours de l'excitation sexuelle.
Donc, contrairement à la croyance populaire, le zizi à moustache, malgré ses attributs capillaires ne vient pas d'Inde, mais d'Australie. Quod erat demonstrandum
C’est beau la science.
Figure 27 - Variante du Missionnaire: La brouette inversée.
Reference: Schultz et al., Magnetic resonance imaging of male and female genitals during coitus and female sexual arousal (1999) BMJ 319:1596-1600 ( 18 December )