Arab Strap

29 juin 2009

Une fois n’est pas coutume, je poste un nouveau message sur ce blog.

Il est fort probable que personne de nos jours ne fait de la musique sans crainte d'être aussi über déprimant que l’ont fait Arab Strab de 1995 à 2006.

Nous avons besoin de groupes comme Arab Strap. En ces temps de pop stars et connexes tout droits sortis des lignes de production des Mèdjor, de clone et de boutures, de nivellement par le bas, la musique d’Aidan et Malcolm demeure unique et cyniquement honnête. Et vive la crise!

L'écoute de leurs œuvres est à la fois voyeuriste et provocatrice d’une façon que peu de leurs contemporains ont approximé. Arab Strap explore dans une atmosphère glauque et claustrophobe l'intimité et les relations pathologiques: l'attraction, la luxure, la jalousie, l'infidélité, l'enfer absolu des amours trahis, le rejet et la perte, et qui sont livrées brutalement, sans fioritures. Aidan Moffat marmonne caustiquement les histoires d'un homme fatigué après de trop nombreuses soirées à s’assommer d’alcool et un trop grand nombre de malentendus. Quand Baudelaire rencontre Apollinaire (période Hospodar…) La musique est lente et langoureuse telle une élégiaque complainte, mais elle nécessite quand même une dépense d'énergie émotionnelle énorme.

Leur meilleur album est très probablement Philophobia (Chemikal Underground/Matador). Le paradis de l’existentialiste dystopique. L’accent écossais y est probablement pour beaucoup. On peut trouver que Cherubs ou Elephant Shoe sont une version réchauffée, un peu superficielle mais toujours dipsomane de Philophobia.

(NDLR du lendemain: J'ai revu American Psycho il n'y a pas longtemps, d'où la dithyrambe largement inspirée)

Toujours est-il que, et afin d’éviter la Nième rediffusion sur toutes les radios de Heal the World de Michał Synjakuba (célèbre chanteur polonais à la teinte indéfinie qui me file de l’érythème fessier dès que j’entends la première note de ses morceaux), j’initiais ma meilleure moitié à ce genre musical ce week-end sur la route de Łódz, quand au bout d’une petite demi-heure, alors que je lui demandais ce qu’elle en pensait, elle m’a dit « on peut pas plutôt mettre mon CD avec Mika ? ».

Toute une éducation à reprendre à zéro !