Les vacances, c'est bientôt part II

Que je vous raconte…

Je suis arrivé à Varsovie aussi excité qu’un garçon de 12 ans de Thiruvananthapuram à qui on a promis qu'il ira jeudi pour la première fois chez le barbier avec son oncle, son père, son frère et cetera pour faire sculpter son capital capillaire infra nasal.

Je saute dans un taxi à qui je dis chello chello, jaldi jaldi (au lieu de szybko proszę bardzo, comme vous l’aurez vous-même corrigé). c'est vous dire si j'étais impatient de récupérer le sesame à moustache!

J’arrive au consulat à 16h55 (il est ouvert de 16h30 à 17h, sauf le mercredi), soit juste dans les temps pour voir un babu fermer les portes. Les deux mains jointes au niveau du front, et dans une supplique à base de beaucoup de « Sir » long comme le bras, je lui demande de retarder le moment du whisky-limca de quelques instants, puisque je viens de loin.

A contre cœur, il prend mon ticket et revient quelques instants plus tard avec le passeport de ma meilleure moitié.

« Excuse me Sir… There is another one
- De oder one is not ready.» dit-il sans prendre le temps de reflechir.

Ah? Parce que j’ai appelé ce matin pour vérifier avant de prendre le train, vous savez…

Après 15 minutes de recherche, il revient et me dit pour des raisons évidentes de sécurité, mon passeport est dans un coffre fort (pas celui de ma meilleure moitié ?) et que la personne qui a les clefs est partie pour le week-end, et que donc, ça va pas être possible, il faudra revenir lundi.

Il m’explique que si je ne veux pas revenir en personne, il peut me le FedExer lundi (si je paye, bien entendu). Je le regarde dans les yeux avec ce je ne sais quoi qui doit lui rappeler quand Narasimha a mis a branlée à Hiranyakashipu*. Je lui demande le plus poliment possible s’il ne me prend pas pour une truffe des fois, puisqu’il m’a fait faire le déplacement (250 zloty + 6h de train A/R) en personne pour venir chercher les visas alors qu’on peut le faire par courrier ? Je sais tres bien que si je demande lundi un FedEx, on me dira de revenir.

Je tourne les talons furax, prends un taxi pour me diriger vers la gare. Il me reste 15 minutes si je veux attraper le train de 18h et ne pas rentrer trop tard.
Dans le taxi, mon portable sonne.

« Sir, dis is Sanjeev Kumar, from Indian Consulate, Sir. Sir, can you come back 5 minutes, Sir »

Je fais demi-tour, et bien entendu, il avait mon passeport dans la main, avec un sourire plus mielleux qu'un gulam jamun, et un «Sorry sir » qui lui vaudra un jour un strapontin au paradis des faux-derches…

J’ai du prendre le train suivant, mais avec mon visa. A nous le soleil!

Avant l’Inde, c’est toujours déjà un peu l’Inde. J’adore ce pays.

Docteur B, Sa Meilleure Moitié, et Sanjeev qui fait le guignol au milieu. Sacré Sanjeev!

* se référer au Baghavat Purana en 12 volumes pour la version exacte de l'histoire

Comments

[Thomas]

Et encore, attends un peu de voir à quoi ressemble le nouvel aéroport ! Le seul pays au monde où ils arrivent à transformer un terminal un peu b***élique en terminal franchement b***élique !! (Bon, d'accord, j'exclue le Terminal 5 d'Heathrow, mais l'Anglais n'est pas humain, c'est bien connu)